Plume

Je viens de dépasser les 55kg. C’est peut être rien pour vous mais pour moi ça veut dire beaucoup. C’est la première fois de ma vie. Vous voyez certainement pas ou je vais avec ça. C’est une victoire pour moi. Parce que ces kilos racontent mes 4 années de célibat et de réappropriation de mon corps. Ah ça, vous l’avez pas vu venir le lien entre les kilos et le célibat hein ? Parce que voila. Ma dernière histoire a été compliqué, avec plusieurs ruptures et donc plusieurs déprimes carabinées. A chaque fois, je perdais beaucoup de poids. Genre la dernière fois, j’ai pas bougé du lit pendant une semaine, j’ai à peine mangé, juste énormément pleuré et dormi. Jusqu’au jour où il m’a dit de me lever et de prendre une douche. Et la je me suis retrouvée nue, devant le miroir et je ne me suis pas reconnue. Il m’a retrouvé en boule, nue toujours, en pleurs, sur le sol de la salle de bain. Parce que j’avais beaucoup perdu. Comme si en se quittant, il prenait une partie de moi (mon coeur pesait donc environ 5kg apparemment à ce moment la). 


Bref. 1 an ou 2 après la rupture, je suis retombée sur des vieilles vidéos de moi. Et force est de constater que mon corps avait vraiment changé entre le début de cette histoire et au moment où je suis tombée sur ces vidéos. J’avais perdu des seins notamment. Déjà que c’est pas ce que j’ai le plus en stock, j’étais estomaquée de voir que j’en avais eu quand même un peu plus avant qu’il débarque dans ma vie. Suite à ça, dès que je me voyais nue, je pensais à mon ex. Comme si mon corps ne m’appartenait plus ou me lier à lui. J’ai mis du temps à me remettre de cette histoire. Mais me sentir dépossédée de moi même, de mon corps, était une sensation que j’ai détesté.


Mais il vous manque un bout de l’histoire. A notre dernière séparation, je suis tombée enceinte de lui. Une semaine après la rupture. J’étais encore amoureuse, cet enfant on l’avait imaginé, s’il arrivait « c’était pas grave ». Sans rentrer dans les détails compliqués, j’ai décidé d’avorter. Et c’était pas une décision facile. J’avais 31 ans, comme je l’ai dit, cet enfant je l’avais déjà imaginé, il avait même un surnom « Plume », j’étais amoureuse. Mais bref, j’ai pris la décision, et je ne l’ai jamais regretté. C’était la meilleure décision à prendre. Sauf que voila. Cet embryon de lui et de moi est resté dans mon ventre que 2 ou 3 semaines (cette période est floue, je rappelle : rupture de l’enfer + mon beau père décède à ce moment la + je tombe enceinte). Mais j’ai, dans ce petit laps de temps, senti mon corps changé, réagir en tout cas. J’avais son ADN dans le mien, emmêlé, imbriqué, indivisible. Je l’ai vu sur l’échographie. Je l’ai aimé, détesté, imaginé, espéré et puis tué. C’est beaucoup. Quand on l’expulse dans les chiottes, on se dit que ça y est c’est fini. Et pourtant, ça a changé à jamais mon rapport à tant de choses et j’y reviens, principalement à mon corps et à l’idée de la maternité. Parce que d’un coup mon corps n’était plus que le mien. Il avait été partagé, habité, viscéralement. Je l’ai ressenti pendant très longtemps, même après l’avortement. Et je le ressens encore.


Il y a eu le soulagement quand j’ai avalé cette pilule qui a détaché et expulsé cet embryon de mon utérus. La bagarre instinctive de s’en sortir, d’avancer et d’aller mieux, de reprendre les choses en mains. 
4 ans plus tard, je me rends compte à quel point cet être qui ne verra jamais le jour est encore avec moi. Mais c’est comme si un « fantôme » était encore la, avec et en moi. Je n’ai jamais rêvé d’être mère, mais aujourd’hui, c’est quasi comme si j’en avais fait le deuil, car après avoir mis autant de temps à me remettre de cette histoire, c’est comme si j’avais la sensation que si je retombait enceinte, le prochain enfant ne serait pas que de moi et de celui qui serait le père. Il planerait cet autre, celui qui n’a pas existé, qui n’est pas né. Et pourtant je le redis, c’était la meilleure décision d’avorter. Je ne regrette absolument rien. C’est juste cette sensation qui me rattache encore à ce passé, ce corps dont je me suis senti trop éloignée, qui est la, mais qui ne m’appartient plus vraiment. Je trouve ça fou comme mon corps lui a appartenu, à lui. Se donner corps et âme qu’ils disent. 


J’ai mis du temps à conscientiser tout ça, à me réhabiter. Je suis plus sereine maintenant, mais je trouve étrange que personne ne parle de ça. Et dans un sens je le comprends, car ce que je raconte la pourrait limiter servir de propagande anti IVG. Alors que, bordel, je soutiens tellement ce droit qui me semble si vital et fondamental, que je suis de ces féministes que beaucoup pourrait qualifier de radicale. Surement pour ça aussi que j’ai mis si longtemps à poser ça quelque part. D’ailleurs je trouve ça terriblement injuste car mon ex ne pense certainement jamais à cet enfant, alors que j’ai du lutter pour apprendre à vivre avec. Me détacher de lui était une chose, me détacher de cette âme qui m’accompagne en est une autre. Je trouve ça tellement injuste. Outre les blessures qui restent de cette histoire, j’ai en plus, cet évènement qui me lie à lui, pour toujours.


Peut être que je me serais sentie moins seule, moins «perchée » si on avait plus donner la parole aux femmes sur ce que c’est réellement que l’avortement (enfin sur tout en général, mais je vais pas rentrer la, dans le débat, sinon on est pas couché). Car ça reste une chose merveilleuse, la pleine possession de son corps et de ses choix. Parce que je crois très peu au hasard et si après 3 ans en couple avec lui, sans jamais un accident, je suis tombée enceinte à ce moment la, c’était pas pour rien. Aujourd’hui j’ai capté que cet « enfant » (cette âme comme j’aime mieux l’appeler) m’avait permis en avalant deux médocs, de mettre réellement fin à cette histoire avec ce mec. C’est pas seulement un avortement qui est allé aux égout quand j’ai appuyé sur la chasse d’eau, c’est cette histoire qui est parti avec. Un peu en tout cas.
Alors quand même, merci « Plume ».

Journal d’une confinée #1

Je mets #1 mais je ne sais même pas s’il y aura un #2. Sait on jamais.


C’est la première semaine du second confinement. Le premier, c’était angoissant, étouffant. Ca avait des allures de fin du monde. Pour le second, c’est plus sobre, moins flippant, on s’est peut être habitué, adapté. Je sais pas, c’est peut être que moi. La vérité c’est que ce second confinement ne change pas tellement à la vie que j’ai eu depuis la fin du premier confinement. J’ai bossé pendant 2 mois, c’était horrible, n’en doutais pas, le marché du travail s’est adapté aussi à cette nouvelle ère. Pas en bien, on vous demande encore plus, pour moins, avec moins. Entre ma santé mentale et ce travail, j’ai pris le parti de ma santé mentale. Puis il a fallu passer de 10h de travail par jour à rien. Il a fallu se reconstruire, dormir, s’apaiser. Les jours ont passé, j’ai repris du poils de la bête, je me suis remis en quête d’un nouvel emploi, mais globalement, mes journées se résumaient à regarder des séries (c’est super les Soprano, je conseille), dormir, regarder des films, jouer à la console, attendre, manger, dormir, fumer des clopes. Sortir peu, voir peu d’amis. Boire trop parfois, une gueule de bois, ça occupe pas mal la journée suivante.
Bref. J’entame donc ce second confinement assez tranquillement. Les angoisses restent tapies au fond de moi, attendant de surgir, mais elles n’en font rien (merci les antidépresseurs de les canaliser). Je me suis habituée à voir peu de monde. La plupart du temps, mon seul contact humain est mon gardien. Faut dire que quand tu le croises, t’en as pour bien 20 minutes de conversation. C’est étonnant comme il avait aménagé son studio dans les années 80.
Ma maman m’a offert un synthétiseur, je vais pouvoir apprendre un peu le piano. C’est pas gagné mais je suis heureuse de passer une heure, parfois davantage, devant lui, à le tapoter. Il est joli à regarder, ça m’a toujours fascinée ces touches noires et blanches qui attendent juste d’être caressée pour parler. Je crois que j’en avais marre d’être frustrée à chaque fois que je me retrouvais devant un piano, comme si un nouveau monde s’offrait à moi mais que je n’en faisais rien. Et j’ai tant jalousé ces personnes qui ont accès à ce monde. Ils sont beaux. Alors j’en ai eu ma claque de procrastiner et d’être frustrée, j’ai dit que j’aimerais bien un piano.
Ce matin, mon lit était baigné de lumière, c’était chaud et réconfortant après une nuit pas terrible à me réveiller régulièrement pour checker les résultats des élections américaines.
A midi, je me suis fait un potimarron rôti, avec de l’origan et du sel et c’était simple et bon. Je bois du coca pour avoir une dose de caféine, car j’ai plus de café, même pas un déca, j’aurais pu tenter de me convaincre que c’était un vrai et compter sur l’effet placebo.
Mes journées se résument donc à lire, profiter du soleil, manger, regarder des séries (la je me refait The Office, ça reste une valeur sûre), jouer à Animal Crossing (que je suis bien triste de pas avoir déserter, comme tout un chacun, aucune mauvaises herbes à ramasser chez moi, ça m’aurait probablement bien occupé), apprendre le piano, rêvasser, regarder les travaux qui avance bien à côté (pas de confinement dans les BTP), parler à mes plantes. Il faudrait que je fasse plus de sport, ça me manque.


Tout ça pour dire, que je suis contente. D’avoir réussi à acquérir une solitude douce. J’ai passé de nombreuses années en couple. A ma dernière rupture, mon monde entier s’effondrait, j’en rêve encore, j’y pense encore, j’y travaille encore. Mais quand on nous raconte, depuis qu’on est enfant, que le couple est le Saint Graal de la société, on nous ment. Surement que j’aurais été contente de passer mon temps avec quelqu’un, mais la vérité, c’est que je suis encore bien plus heureuse de réussir à passer mon temps avec moi et d’en chérir bon nombre de moment. Pas de méprise, moi aussi j’aimerais aimer à nouveau et me sentir aimer. Mais, aussi, j’ai peur de perdre cette solitude douce si durement acquise. Parce que quand j’aime, j’aime fort, intensément, maladroitement peut être aussi. J’espère que ce que j’avais de dépendance affective auparavant, aura disparu la prochaine fois. Mais ça fait peur de se rendre compte qu’on a peut être pas autant évolué qu’on le pensait. J’ai pas envie de m’y confronter. Encore que, vu la situation actuelle et ma capacité à « draguer », j’ai encore de beaux jours devant moi pour espérer que ma solitude reste et restera, même si je retrouve la douceur des bras de quelqu’un, ma meilleure amie.

J’ai passé le week end avec moi

Je me demandais ? Est ce qu’on fait tous ça ? Remplir nos agendas, voir un max de monde, prévoir mille sorties. Cultiver une belle technique d’esbroufe qui nous empêche d’être plus de quelques heures seul avec soi-même, face à soi et toute la crasse interne qu’on cache comme on cacherait de la poussière sous un tapis, parce que « oh la flemme, ça ira plus vite comme ça et on y verra que du feu ».

Ce week end, j’ai voulu esquiver ma solitude pour éviter de me retrouver en date avec moi.
Sauf qu’à un moment, et fait rare, je me suis rendue compte que j’étais épuisée de faire semblant. J’aime pas les faux semblants, les ignorer ça marche 5 minutes mais à un moment, chez moi en tout cas, ça marche plus.
Du coup j’ai annulé en masse, je suis resté avec mon chien sous ma couette. Et bordel, c’est pas beau ce que j’ai vu. (Et je parle pas de Stéphane, mon chien, il est très beau).
Je fanfaronne à tout va que ça va mieux, que de cette histoire, j’en suis au stade de l’acceptation, que c’est pas encore la joie mais qu’il y a du mieux. Et c’est probablement le cas. Un peu.
En tout cas, j’avais pas la sensation de mentir en le disant, je ressentais cet apaisement minime certes, mais présent quand même.
Mais ça c’était avant d’être seule avec mon cerveau, mon cœur et mon corps. On s’était sacrément tous dissociés, comme des potes que tu perds un peu de vue de temps en temps.
Et ben, je vous le donne en mille, les retrouvailles c’était du genre on a pas grand-chose à se raconter après un aller-retour de « ça va et toi ? ». Malaise, tristresse et tutti quanti.
Dupliqué par chaque parcelle de moi. Et puis on a vite trouvé quoi se raconter.

Non ça va pas mieux, non je galère encore et penser à lui a bien occupé mon dimanche. La bonne nouvelle c’est qu’aujourd’hui c’est férié et pour la thérapie de groupe des moi-même, ben un jour de plus, c’est pas du luxe.
Et là c’est la débandade, putain y’a du boulot, je suis sacrément flinguée. A base de « ouin ouin, mais personne ne voudra jamais de moi », même moi j’ai pas envie d’être avec moi apparemment, pour réussir à passer autant de temps sans me reconnecter.
Et puis tant qu’à faire tout y passe hein, le constat est violent. Parce que c’est pas juste mon cœur qu’est bousillé, c’est ma tête et mon corps. Et eux aussi ils sont pas contents et ils ont une sacrée liste de trucs pas chouettes à régler. J’ai l’impression de présider la plus chiante des réunions du monde.

Je retourne sous ma couette, je crois qu’en pleurant encore un peu, ce sera comme passer au karcher un grenier tout crade. Peut-être qu’à force, ça fera moins mal, ça s’apaisera un peu.
En tout cas avoir le nez dans ma merde c’est mieux que me mentir à moi-même.
Et même si je sais qu’à partir de demain, je recommencerais à remplir le rien.

Merci Simone

Aujourd’hui, Simone Veil nous a quitté.

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Simone Veil, devant l’hémicycle, le 26 novembre 1974.

Je ne pensais pas parler de ça, ici, après tout ce temps, mais cette disparition a provoqué l’envie de partager mon expérience. Parce que c’est important de parler de nos règles, de nos corps, de nos avortements. Parce que c’est un combat que nous devons continuer à mener, parce que c’est un combat qui est encore plus dense dans trop de pays.
Nous avons la chance de vivre dans un pays où des personnes se sont battus pour nos droits, pour nous offrir le choix.

Il y a quelques semaines, j’ai appris que j’étais enceinte, pour la première fois à 31 ans. Je n’avais jamais eu besoin d’avoir recours à l’IVG et je me suis rendue compte à quel point on en parlait encore peu, en France en 2017. J’ai appris beaucoup de choses. Notamment, que ce n’est jamais facile, que c’est vraiment génial d’avoir le choix, mais que ce n’est pas non plus un acte anodin.
Fraîchement séparée du papa, encore amoureuse, cette grossesse a soulevé beaucoup de questions. Je me suis sentie parfois forte en imaginant garder cet enfant que j’avais déjà imaginé, rêvé. Parfois je me suis sentie plus bas que terre, parce que gérer un décès familial, une rupture sentimentale, et couronner le tout par ce tourbillon d’émotions et de questions qu’apporte une grossesse, ça fait beaucoup en même temps.

On ne nous parle pas de toutes ces questions qui vont arriver après avoir pisser sur ce bâtonnet, ce mélange de terreur, de joie immense. On ne nous parle pas de ce que l’on sent dans son corps alors que cette chose qui est en train de se former est aussi minuscule qu’une graine de sésame. On ne parle pas de tous les signes qu’on perçoit avant même de le savoir concrètement. J’ai beau avoir 31 ans, je me sens encore comme une enfant, mais ce lundi où j’ai appris que j’étais enceinte de l’homme que j’aimais a été le jour où je suis devenue femme.

J’ai écrit des poèmes nuls mais honnêtes :

Lundi je suis devenue une femme.
Lundi, deux traits sont apparus.
Deux traits qui n’ont pas traînés.
Pas comme toi qui ne naîtra jamais.

Ou encore

IGI, ici gît
Interruption de Grossesse Involontaire
Je ne serais jamais ta mère

Dans mes interrogations, m’ont accompagnés les podcasts de Lauren Bastide, l’Instagram Jeboisdescafésjemefaisavorter, mes amies, ces femmes qui ont déjà des enfants, celles qui en attendent, celles qui sont nullipares, celles qui ont avortés…

Traverser ça seule, les rendez vous médicaux, les prises de sang où tu joue « à faire comme si tu allais le garder parce que l’infirmière trouve que c’est une bonne nouvelle » (ce jeu était facile, bien plus simple que d’imaginer avorter)les nausées toute la journée, sentir son utérus qui change, les prises de médicaments, les hormones, les pleurs, les questions, les larmes qui montent dès qu’une femme enceinte apparaît devant tes yeux, la culpabilité pour toutes celles qui ne peuvent pas avoir d’enfants, et l’après…
Parce que l’après est difficile. Je ne dis pas que je regrette mais un processus de deuil est à faire quand même parce qu’après avoir senti la vie grandir en soi, je me suis sentie morte à l’intérieur.

Après un sentiment de libération, de « soucis en moins », j’ai eu un violent contre coup, où j’ai déversé toutes les larmes de mon corps, parce que j’ai réalisé ce qu’il s’était passé. La fatigue d’avoir perdue ton sang, ta chair pendant 2 semaines. Les hormones qui continuent de te jouer des tours, le manque de quelque chose qui n’a jamais vraiment existé, le fantôme de cet être qui ne sera jamais mais qui est lové au fond de toi même.

C’est bien d’avoir le choix, c’est précieux et jamais je ne remettrais en cause cette liberté. Jamais. Je suis juste surprise des tabous qui subsistent, des trucs que j’ai découvert, de la solitude que l’on éprouve, de voir que tant de femmes sont bouleversées par la mort de Simone Veil et voir si peu d’hommes l’être alors qu’ils sont tout autant concernés. J’ai mal de voir tout le travail qu’il y a encore à faire, alors que nous avons déjà la chance d’être si avancé. J’ai mal d’avoir subi tout ça, mais j’ai grandis à travers cette expérience. 

Parler. Nos sœurs, nos enfants, et petits enfants nous remercieront peut être un jour de leur avoir expliquer des choses qui pour nous ont été tue. Informez vous, documentez vous, partagez autour de vous, parce que c’est une façon de lutter contre tout ça.

Capture

Ne tombez pas dans le piège des pro vies et de leurs sites internet mis en avant sur google, des premières vidéos youtube sur lesquelles on tombe en tapant « avortement ». Oui, ce n’est pas un acte anodin mais parfois nécessaire. La seule et unique vérité, c’est que cette solitude que tu ressentiras, te fera grandir certes, mais aussi que tu es la seule et unique personne à savoir ce qui est bon pour toi, quelque soit le contexte, ton âge, ta situation, etc…
Regarde les bons sites, les bonnes vidéos (coucou Flavie ❤ ), lis les bons livres, les bonnes BD, abonne toi à des newsletters inspirantes, aime toi, parle et fais toi accompagner et continue ce combat parce qu’hélas, on a encore du boulot….

Ceci est mon histoire, chacune a SON histoire, chaque histoire est UNIQUE. Et c’est ce qui est précieux. Merci Simone Veil de nous avoir donné le choix, d’avoir permis ces possibles. Merci pour ton courage, parce qu’il en fallait. Merci pour ce 26 novembre 1974. Veil sur nous Simone, pour nous donner la force de continuer. 

Je vous laisse avec le meilleur conseil que j’ai pu recevoir : « quelque soit ta décision, ce sera la bonne ».

 

Rupture bis

On en parlait récemment avec Mr Q., c’est fou comme c’est bien plus simple d’écrire quand ça va pas. Comme si la tristesse ou tout autre émotions négatives étaient plus sujettes à rendre « créatif » que les « jolies » émotions. Bien que ce soit un tout autre sujet (et non moins intéressant), c’est plutôt une bonne introduction à ce qui va suivre.

Telles Caroline et Safia, je traverse depuis quelque temps une situation similaire, à savoir une rupture amicale. Il aura fallu que j’attendes mes 30 ans pour connaitre ce sentiment. Enfin, j’en ai perdu des amis, ou des gens que j’aimais, mais cela s’est toujours fait au fil du temps, jamais de manière brutale(sauf si on parle de personnes qui meurent, mais là encore, c’est pas le sujet).
Chose que je découvre donc depuis quelques temps, et qui m’interroge. Parce que je n’aurais jamais pensé que cela puisse être aussi douloureux, comme une rupture sentimentale au final.
Le but n’est clairement pas de revenir sur ce qui s’est passé, déjà cela ne regarde que nous (enfin presque…), mais je me rends compte de l’ampleur que ces évènements de vie peuvent engendrer et c’est ce qui me pousse à écrire aujourd’hui.

Cela fait bientôt deux mois que cette personne que j’aimais énormément et que j’aime toujours, malgré tout, est sortie de ma vie. Au début, surtout sur le cul de ce qu’il se passait, je ne saisissais pas tellement. Au fil du temps, les pleurs ont commencés à être de plus en plus réguliers, la colère s’estompait, mais autre « chose » a accompagné la colère : ma confiance en l’autre, en moi aussi. Allez salut, j’espère qu’on se retrouvera mais, pour sur, c’est pas demain la veille.
Outre le fait que cette personne me manque tous les jours, qu’il m’est quasi impossible de rentrer chez moi (j’y suis rarement, heureusement) sans avoir un sérieux coup de blues, ben, le vrai truc relou/chiant/chelou, c’est ce que cette histoire a changé en moi.
Je ne suis pas de nature rancunière, je ne l’ai jamais été, mes coups de sang sont aussi violents qu’éphémères, ça passe rapido, le lendemain on en parle plus. Même si là, ce n’est pas tant une question de rancune.
J’ai également le pardon extrêmement facile. Peut être trop, mais, la encore, je ne vois pas comment je pourrais.
J’ai toujours aimé l’Autre, j’ai trop souvent été surprise dans le bon sens pour rester sur une première impression pourrie. Mais là, la surprise à été dans l’autre sens et ce sont des croyances profondes qui se sont effondrées.
C’est très déstabilisant de se voir comme l’on ne s’est jamais connu, de sentir ces émotions que l’on déteste nous submerger.
Au final, c’est peut être le truc qui me rends le plus en colère. Que cette personne ait les clés pour réussir à me transformer si profondément. J’avais réussi à construire ces derniers mois, une base solide de positivisme, j’y travaillais fort, et la, patatra, c’est tout parti avec lui.

Cela fait donc 2 mois, que je me replie fermement sur moi, que j’ai peur de l’autre en général, que mon canapé et mon plaid à fusées me semble être mes meilleurs amis. (Et le café aussi, à la noisette). J’ai peur que cet état ne passe pas, de ne pas avoir de déclic, j’ai peur de ces sentiments violents et puissants. J’ai peur que cette histoire me transforme, j’ai peur de devenir quelqu’un de complètement opposée à ce que j’étais.
J’ai peur de publier ça et qu’il le lise, j’ai pas envie qu’il le lise. J’ai peur de perdre ma joie de vivre, ma minuscule verve (je te vois rire, toi qui a lu verge).

J’ai peur d’avoir aussi peur en fait.

Bon promis, un jour j’écrirais un truc plus joyeux.

Quand voila les 30.

Dans pas longtemps, je vais fêter mes 30 ans. Bam prends ça dans ta face. Tu les vois pas venir, ils arrivent sans crier gare. Bon en vrai, pas tant, j’ai tout le loisir de les voir venir.
J’en parlais avec une amie, qui fêtera ses 30 années jolies quelques semaines après moi.
Sauf que voila, elle le vit plutôt « mal », tandis que, personnellement, j’accepte plutôt bien le truc. Alors que vous m’auriez vu les deux semaines précédant mes 25 ans, c’était pas joli à voir : les pleurs tout les soirs, les bilans sur la vie qui servent à rien et autres joyeusetés dans le genre.
Alors qu’à 30 ans, c’est la que je devrais faire le bilan, non ?

Finalement, j’ai hâte de les avoir mes 30 ans. J’aime la personne que je suis devenue, celle que je vais continuer à être, j’aime toutes les personnes qui m’entourent, je me sens un peu bénie pour plein de choses.
Il y a 5 ans, j’étais encore mal dans ma peau, j’assumais mal mes idéaux, mes principes, mon caractère, mes envies. Aujourd’hui je peux tenir des propos devant quelqu’un sans m’en vouloir de parler de ma vision des choses et de ne pas être d’accord. Avant j’aurais fermé ma gueule, j’aurais retourner la situation dans tous les sens. Aujourd’hui, j’assume ce que je dis, je suis fière de mes principes.

J’ai souvent lu que la trentaine, c’était mieux. On se connait mieux. Et mine de rien, ouais, j’avais beau être dubitative, je dois bien avouer que c’est vrai. J’accueille donc ce nouveau chiffre rond avec joie. En vrai, ça doit aider d’être encore un peu gamine dans mes délires. De ne pas avoir d’enfants. J’ai encore plein de choses à faire. Et ça c’est chouette.
Et puis avec un peu de chance et/ou de bonne volonté, j’atteindrais les 60 puis les 90, donc je peux, potentiellement, vivre encore 2 fois ce que j’ai déjà vécu (ouais je suis forte en maths, je sais que ça vous en bouche un coin).

Tout ça pour dire que, autant j’étais pas chouette à voir avant mes 25 ans, autant, aujourd’hui, j’ai appris à positiver (c’est pas dans mes gênes. Exemple typique : je bloque sur le 16 janvier depuis des semaines. Quand ma mère m’a dit au détour d’une conversation, somme toute classique, qu’elle avait la date du 16 janvier dans la tête, on a commencé gentillement à paniquer. Genre, forcément, si on a cette date dans la tronche, c’est FORCEMENT qu’il va se passer un truc horrible : un bus, un coup d’état, la mort de René (ah non, ça c’était hier), enfin vraiment un truc pas cool du tout. On a donc décidé de ne pas sortir le 16 par précaution. Sauf que pourquoi ce serait forcément un truc pourri ? Peut être que David va ressuscité, on sait pas…).
Bon, forte de cette digression sympathique et qui, comme vous pouvez le constater, montre à quel point on est pessimiste / un brin cinglée / superstitieuse dans la famille.

(Je sais, vous êtes en train de vous demander où peut bien mener tout ça. Moi non plus je sais pas, j’ai pas un chemin de fer devant les yeux, j’improvise, me juge pas).

Donc, en gros, je crois que le mieux avec les 30 années, c’est que j’ai vaincu des démons internes, un peu. Y’a encore des petits relents parfois (comme quand tu mange des cacahuètes). Mais j’ai évolué, j’ai grandit, j’accepte mieux beaucoup de choses, et surtout je ne suis plus une petite chose triste, morne et fragile. Et là, j’aime mieux te dire, merci la vie. Et j’le dis comme j’le pense.
Et c’est ça que je veux dire à mon amie (et toi aussi si tu es déprimé(e) par les années qui passent) : en fait, la vie c’est vachement bien quand tu décides que ça peut l’être (ouais, ça va, je sais que je suis loin d’être à plaindre, calme toi!).
Rien que pour les jolis moments qu’on a encore à vivre, tout ce qu’on créera, tout ces rires qu’on partagera, toutes ces soirées où l’on dansera, ivres d’alcool et de joie. On va continuer à se cultiver, à apprendre des choses. On apprendra à être meilleures, avec nous même, mais envers les autres aussi, à aimer avec bienveillance.
Rien que pour ça, franchement, yolo, je les referais pas les 5 dernières années. Je suis bien contente d’en être arrivée la et le chemin à été compliqué.

Si toi aussi t’es content tape dans tes mains !

giphy (2)
* toutes les excuses sont bonnes pour insérer des gif, ok ?

 

Allez salut, biche ton chat de ma part.

 

 

Rupture

Quand on te brise le cœur, tu crois mourir. C’est le chaos dans la tête, les questions dans tous les sens, la boule dans le ventre et dans la gorge, l’envie de vomir, de rester en boule à pleurer dans ton lit, jusqu’à l’asséchement. Tu bois trop, tu fumes trop. Le sentiment d’échec, d’avoir donné pour rien, de s’être usée à la tâche pour pas grand-chose, sinon un peu de répit dans ce monde de fou.
C’est le manque d’appétit, les kilos qui disparaissent, les yeux gonflés par les pleurs, les réactions nulles et qui ne te ressemblent pas jusqu’à te perdre toi-même dans ton propre malheur. C’est la faiblesse, le découragement, la perte de valeurs, la perte de tout ce que tu avais voulu, tout ce que tu avais projeté, tout ce que tu voulais construire.
Comment refaire confiance ? Comment réapprendre à avoir espoir ? Comment quelqu’un pourra me plaire et me correspondre autant que cette personne que j’ai tant aimée ? Comment tourner la page ? Comment oublier ? Comment survivre pendant ce passage à vide complet ? Comment ne pas craquer ?
Tout le monde te répondra la fameuse phrase « avec le temps… ». Ça tombe à chaque fois comme une sentence, tu le sais toi-même, t’as pas envie de l’entendre, parce que c’est juste le couperet qui tombe : t’es impuissante face à ton désespoir. Tu dois subir ta peine.
Tu ne te reconnais plus, tu ne reconnais plus la personne que tu as aimée. Toi tu te perds en perdant l’autre. Tu ne comprends plus rien à tes actes, ni aux siens. La vie est trouble, le cerveau bout, le cœur pleure, les mains tremblent.
Tu perds des amis, parce qu’ils te diront ces mots durs que tu ne veux pas entendre ou auxquels tu ne veux pas croire. La résilience est loin, alors tu t’énerves, t’éloigne de certaines personnes.

Cette rupture c’est un ouragan dans ta vie.
Chaque histoire est unique et particulière. Chaque rupture l’est aussi. Difficile d’uniformiser. Je n’ai pas la réponse magique. J’aimerais. Mais il y a ces petites choses universelles, je crois.

  • Comme les mots nuls qui te feront penser à cette personne : perso, j’ai bateau mouche, camembert, abondance, bulle, miel, flan et environ 12000 autres…
  • Les chansons pourries dans la tête :
    • Ne me quitte pas de Brel
    • Casser de Nolween Leroy
    • Destinée de Guy Marchand
    • Tu m’oublieras de Larusso
    • J’en passe et des meilleures
  • Les superstitions ridicules, du genre : « Si quand j’ouvres les yeux, le 1er mot que je vois contient son initiale, c’est qu’il m’aime encore… »
  • Toutes les chansons que tu ne peux plus écouter, les séries que tu ne peux plus continuer, les films que tu ne peux plus voir, les lieux où tu ne peux plus aller sans t’effondrer immédiatement. Et puis de toute façon, t’occuper l’esprit 5 minutes reste un défi permanent.
  • Créer des boites qui se rempliront de votre histoire (j’ai même gardé le flacon d’un gel douche, et j’étais trop fière quand j’ai réussi à jeter un flacon de pharmacie contenant l’adresse de la ville de nos vacances…). Le pathétisme n’a plus de limites.

Bravo, tu es devenu un cliché ambulant. Maintenant, il va falloir se relever. Tu sais que ça arrivera, mais quand, c’est une autre histoire et en attendant, c’est pas marrant. Il y a ces gens, plein de bienveillance, qui veulent te voir sourire et festoyer. Tu t’uses déjà à ne penser qu’à ça, le rabâcher n’a pas de sens, tu ne veux pas user également les autres, le reste des personnes qui t’entourent. Tu culpabilise de ne pas avoir la force nécessaire, pour rebondir, tu lui en veux, parce que lui (elle) va déjà bien. T’as envie de crier à tout le monde que tu le sais bien que ce n’est pas la fin du monde, mais que c’est quand même un peu la fin du tien. Renouer avec soi, penser pour un, non ce n’est pas inné pour tout le monde. Tu as de la colère contre toi, contre l’autre mais aussi contre tout le monde.

Tu te fais des promesses, tu te dis, « c’est bon, j’arrête, je pleure plus, j’avance », mais ces pseudos résolutions tiennent pas très longtemps, que trop peu de temps, puis t’es déçue de toi-même. Parce que tu n’as pas la force que tout le monde voudrait que tu aies, parce que tu n’as pas la force que tu aimerais avoir.
Et puis tout le monde a vécu ça, on passe tous à un moment par là. Oui mais moi là, j’ai envie d’hurler, de pleurer, d’être seule mais surtout pas, ça fait trop peur d’être seule, parce que tu doutes très fort de ta capacité à pouvoir l’être. Aimez-moi, ne m’abandonnez pas, mais laissez-moi tranquille. Tu veux tout et son contraire.

Finalement, l’histoire n’est finie que pour l’autre, toi tu entames un tout autre chapitre. Celui de l’acceptation, en espérant ton happy end.

https://soundcloud.com/papooz/dorothy-says

La page blanche

Je n’ai pas de talents. Il fut bien un temps où je dansais, mais de là à parler de talent… Je ne sais pas dessiner, je n’ai pas une voix fabuleuse, j’ai un humour qui fait pas rire grand monde, je ne suis pas forte en sport, j’ai pas une plume à faire pâlir Voltaire, j’aime beaucoup de choses dans la vie mais je ne possède aucun talent.

Enfin si, je sais me mettre sur la pointes des orteils dans des baskets, ce qui me fais gagner 22 bons centimètres (oui, j’ai calculé la longueur de mes pieds), ce qui est bien pratique pour choper des trucs haut perché. Et je sais aussi faire tenir une petite cuillère sur mon nez. Mais bon, soyons honnêtes : ça ne sert pas à grand chose dans la vie.

Je stagne. Je ne sais pas où je vais. Je ne sais pas quoi faire. Les journées sont parfois longues (souvent en fait). Je me plaignais de passer des heures derrière un écran quand je travaillais, et voila que mon quotidien se résume exactement à la même chose, l’argent en moins.

A côté de ça, mon entourage évolue, avance. Certains font des bébés, achètent des maisons, se marient, refont des bébés, partent travailler dans d’autres pays. D’autres sortent des livres à succès, font rires des milliers de personnes. D’autres encore ont des projets géniaux, des travails passionnants. Attention, il n’y a aucune forme de jalousie, bien au contraire, je suis tellement fière et contente pour eux. Et j’ai la chance d’ailleurs d’être entourée de gens comme ça (amour infini sur vous).
Je ne sais pas si vous voyez la scène dans Garden State, où Zach Braff se retrouve sur un canapé au milieu de gens. Tout s’accélère autour de lui.

tumblr_n2j8ixfKrF1rmi6wpo1_500Voila. Je me sens comme ça, au milieu de tout ce qui m’entoure (pour ceux qui connaissent le film, la défonce en moins, je vous l’accorde).
Je suis là, tout autour de moi, ça bouillonne, ça vit, ça profite. Et moi, je reste immobile, à ne pas savoir quoi faire, où aller.
Ça me crève de l’intérieur, d’avoir des choses à faire, d’avoir des choses à donner au monde, d’avoir envie de m’exprimer, de créer, d’être quelqu’un, de laisser une empreinte ici bas. Mais ça bloque, au fond de moi, ça ne se déclenche pas. La frustration est telle qu’elle me pourrit l’esprit, renforce le blocage. Pourtant ça veut sortir. Comme, je sais pas moi, un énorme bouton qui serait trop blanc, mais impossible de l’éclater (désolée, c’est la seule image qui m’est venue en tête…).

Pourtant il y a milles choses que je voudrais faire. Peut être trop d’ailleurs.
Je fais plein d’expos qui me donnent envie de produire des choses, j’ai plein d’idées mais qui ne trouvent pas les moyens de s’exprimer. Je ne regarde pas un film ou une série sans penser au bonheur que ça doit être de faire ces métiers. J’imagine l’envers du décor. Je ne regarde pas un spectacle sans penser également à ces choses là.
Ma vie se résume à une énorme page blanche. Et comme toute page blanche, sa copine l’angoisse l’accompagne. Sauf que ça peut être une super contrainte créative quand il s’agit d’un texte à pondre, mais quand c’est toute ta vie que tu as à écrire, c’est un autre problème. Et en même temps, c’est excitant puisque dès lors, je pourrais éventuellement être et devenir ce que je veux. Encore faudrait-il que je me mette d’accord avec moi même. Mais parfois, ça bouffe plus que c’est excitant et s’enchaîne alors un cercle nul dans mon esprit où je me dénigre et où je finis par conclure que je suis nulle et bonne à rien. Et ces soirs là, je suis pas une rigolote de service.

L’ennui, le chômage et la solitude n’aide pas tellement à se sentir utile. Mais moi aussi, j’ai envie de vivre, de ne plus rester passive à attendre que ça se passe, à observer ma vie de loin comme si je n’étais pas là.

Mais je cherche et j’attends l’encre pour remplir cette énorme page blanche…

Shooting By La Fille Renne

Il y a quelque mois, j’ai rencontré la talentueuse Fille Renne. On a organisé un petit shooting.

Je n’étais pas spécialement « rassurée » dans le sens que c’était bien la première fois que je faisais ça. Mais je sais pas, j’avais envie de faire quelque chose pour moi. Alors voila, j’ai sauté le pas.
Elle m’a tellement mis en confiance et était d’une douceur sans pareille, tout a donc, finalement, était plus facile que je ne l’aurais pensé.
Et j’aime beaucoup ce qui ressort de cette petite séance sans prétention. C’est tout doux, l’argentique c’est un peu magique quand même (enfin c’est surtout Cécile qui est magique en vrai).

Je vous invite à découvrir son blog si vous ne le connaissez pas, c’est beau, ses clichés sont d’une rare poésie. Je sais pas, elle m’inspire cette fille.

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Et je vous laisse avec les liens sur son blog pour voir le shooting complet :
http://lafillerenne.fr/blog/index.php?post/2014/12/16/Gali-on-film
http://lafillerenne.fr/blog/index.php?post/2014/12/27/Gali-on-film-part-2
http://lafillerenne.fr/blog/index.php?post/2015/01/13/Gali-on-film-part-3

Rupture conventionnelle, 3 mois après. Le bilan.

Voila bientôt trois mois que j’ai enfin pu quitter mon poste. Ces trois mois ont été les plus durs de ma vie, mais aussi, le commencement d’un nouveau chapitre (je pourrais même dire que c’est un nouveau tome tellement tout à changer).

La rupture conventionnelle a été plus longue que prévue à mettre en place, je pensais terminé fin septembre, j’ai finalement fini fin octobre. Cette annonce a été très dure à encaisser. Début septembre, je retourne donc travailler avec en boucle dans ma tête, l’idée que bientôt ce sera terminé. Des envies nouvelles germent dans ma petite tête. Des projets. Et puis le coup de massue, deux semaines plus tard quand j’apprends la date finale de mon contrat. Repartir pour 1 mois de plus, c’est con, mais ça me parait insurmontable. Déjà trop de temps gaspillé, trop de sensations et de sentiments négatifs.

Changer de vie, tout quitter quand ce qu’on a construit pendant de nombreuses années ne nous est plus bénéfique, plus en accord avec nous même, quand le salaire et le contrat est confortable, tout ça, c’est bien loin d’être évident. Ca fait souffrir. Ca demande milles remises en question. Mon plus gros amalgame sur cette période et sur la dernière année finalement (quand je commençais à me rendre compte que tout ça ne me convenait pas, et puis tu oublie, tu t’enferme dans ton confort, etc) a été de mélanger les sentiments négatifs que j’avais à cause du travail et les transposer dans ma vie perso.

Ce n’est pas parce que ton travail te fais te sentir merdique, bonne à rien, incapable, sans reconnaissance, que c’est le cas des personnes qui t’entourent. Mais ça tu le découvre plus tard, parfois trop tard comme pour moi. Cette page de ma vie a été terriblement douloureuse. J’ai tenté de me recentrer sur moi même, apprendre à me connaitre mieux, lu milles livres sur le positivisme, le bonheur, le « comment allez mieux », … J’ai commencé à voir une psychologue, à réfléchir sur ce que je voulais. Mon médecin m’a mis sous anti dépresseur, parce que tu pense bien, tu pleures tous les jours, t’es mal dans ta vie, donc tu es dépressive. Plus je prends du recul sur tout ça, plus je me rends compte que j’étais finalement juste à l’écoute de sentiments qui me pourrissaient la vie depuis trop de temps. Les livres et les médocs, c’est sympa, mais ça ne résout pas le fond du problème.

A coté de ça, tu as tes proches, qui ne savent pas quoi faire pour t’aider, pour te permettre d’avancer. Personne n’est censé être des super héros, personne ne peut sauver quelque chose de si profond et si personnel. Parce que la seule personne capable de le faire, c’est toi et toi même. Mais ça demande du temps, de la réflexion, du travail sur soi.
Je regrette de m’être laissé bouffer par ces sentiments. Vraiment. Ils ont fais beaucoup de dégâts.

Aujourd’hui donc, après 3 mois, je commence à voir le bout du chemin de cette période sombre. Les premières semaines de chômage ont été, pour moi, affreuses. La encore, il faut réussir à dompter ce nouveau quotidien. Les premiers jours, tu fais les choses que tu voulais faire, tu cuisines, tu te lèves à l’heure que tu veux, tu vois des gens. Mais les questions reviennent vite. Ou vais-je ? Que vais-je faire ? Est ce que j’ai fais le bon choix ?
Et puis il faut luter contre la flemmardise, éviter de se dire « Oh ça va, la barbe, ça je peux le faire demain ! » et finalement, ne plus rien faire du tout. A force de penser, d’être dans l’interrogation, on passe à coté du quotidien, on pense au futur, au passé, mais à aucun moment, on profite vraiment du moment qui est la. On n’est alors plus du tout dans l’action. Et ça bouffe correctement à l’intérieur. La prise de conscience a pour moi été longue. Pour plusieurs raisons.
J’ai eu à vivre à coté de ça, une des épreuves les plus compliquée de ma vie, payer les conséquences de ce négativisme ambiant que m’avais insuffler le boulot. Je l’ai payé cher, très cher. Ce qui a ralentie considérablement ma remise sur pieds, mon travail sur moi même que je m’efforçais de faire depuis quelques mois. Avant cet événement supplémentaire, je commençais tout juste à voir le bout,  à devenir positive quant à l’avenir, à mes projets, à mes envies. Je me trouvais enfin.

Maintenant, je suis seule, avec moi même. Je redécouvre ce que c’est que d’avoir envie de faire des choses, l’importance des projets. Je suis en bilan de compétences dans un organisme parisien pour me trouver professionnellement. Ce travail est long et est étalonné sur 3 mois. Mais j’espère et je sais qu’il sera bénéfique.
Tout arrive en même temps dans ma vie, et j’imagine que ce n’est pas un hasard. J’ai besoin de me recentrer sur moi, savoir qui je suis, pour ne plus commettre les mêmes erreurs. Je regrette de ne pas me sentir plus soutenue. D’avoir perdue des personnes qui était tellement importante dans ma vie. Mais c’est également un nouveau départ. J’ai la force nécessaire pour construire ce que je veux. Les forces sont en moi depuis longtemps, elles se sont essoufflées pendant toute cette période que j’ai traversé, mais elles reviennent peu à peu. Je dois me faire confiance. C’est juste devenu vital.

Et non, je ne suis pas dépressive. Comme on a trop voulu me le faire penser. Je traversais juste une période qui me faisait faire un travail intérieur intense et dur. Rien n’est évident, quand on parle de tout bousculer dans sa vie. J’en parlais à un ami récemment, et mon envie de partir de ce travail n’est pas née en mars dernier mais datait bien d’avant. Je ne me souvenais même pas en avoir parler et pourtant j’ai réussi à faire taire ce besoin quelques temps, pour que finalement, il revienne plus vital que jamais. Genre dans la pyramide de Maslow, ca devenait même plus important que les besoins primaires. Et c’est bien pour ça que tout cela m’a tant affecté. J’aurais dû m’écouter plus tôt.

Mais le temps n’est pas aux regrets, il faut avancer et se reconstruire. Les journées sont parfois longues, parfois compliquées. Mais j’essaie de toutes mes forces de m’occuper. Je rencontre des gens, qui, créativement et c’est ce dont j’ai besoin présentement, m’ouvre de nouveaux horizons. Je fais du bénévolat au resto du coeur. Je réfléchis sur moi même, je lis des BD, regarde mes séries en retard, je fais des projets photos, je pense à apprendre enfin à me sentir de ce ukulélé qui traine depuis 2/3 ans (ne parlons pas de la guitare qui est au chaud dans sa housse depuis 15 ans). J’ai envie de faire milles choses.

Et je sais que bientôt, je serais bien avec moi même.